Traces Three cover art

REGRM 012 / Various Artists

Traces Three

  • 1.1. Charles Clapaud: Ruptures (15:10)
  • 1.2. Janez Matičič: Hypnos (extrait de Trois Visions) (8:23)
  • 2.1. Servio Tulio Marin: Impresiones Fugitivas (8:45)
  • 2.2. Eugeniusz Rudnik: Moulin Diabolique (17:05)
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Cut by Rashad Becker at Dubplates & Mastering, Berlin, January 2014
Digital Transfer: Jonathan Fitoussi,Christophe Jolibois
Translations: Valérie Vivancos

Layout: Stephen O'Malley
Coordination GRM: Christian Zanési & François Bonnet

Executive Production: Peter Rehberg

Charles Clapaud « Ruptures » (1978)
L’idée de rupture en tant que phénomène perturbateur doit s’intégrer dans les discours et être perçu musicalement ; rupture de silence, de matière, de forme et de plan…
On peut distinguer nettement dans cette pièce musicale deux grandes parties.
Dans la première, l’activité chaotique du matériau sonore (formes effritées morcelées, discontinues) s’épanouit en forme de gerbe statique. Une tenue grave s’installe et met en valeur dans une sorte de « cadence » un solo de « traits » sonores discontinus. Puis tout le spectre sonore s’embrase interrompu subitement par trois déflagrations. Quant à la deuxième partie, la forme morcelée fait l’objet de toute une première séquence, suivie d’une deuxième où d’autres formes se superposent dans une sorte de collage sonore qui crée des phénomènes d’émergence. La pièce s’achève en forme de rupture.
(C.C.)

Janez Matičič « Hypnos (extrait de Trois Visions) » (1975)
Pièce non évolutive formée de plusieurs séquences, chacune introduisant une matière supplémentaire et se terminant par une sorte de pirouette. Un balancement tranquille de trame à trame caractérise constamment la sonorité de la pièce à l’image des visions indistinctes sollicitant tour à tour le rêveur. (J.M.)

Servio Tulio Marin « Impresiones Fugitivas » (1976)
Cette pièce s’appuie sur le traitement du son comme une matière plastique. Une matière concrète, granuleuse, très semblable au bruit blanc, est soumise à une évolution de forme et de hauteur. Cette évolution est interrompue à différents instants par les interventions de divers éléments de nature opposée, tout en continuant son développement. Cela donne lieu à un dialogue complexe entre les différents matériaux, à la manière d’un contrepoint exprimé par la spatialisation sonore.
(S.T.M.)

Eugeniusz Rudnik « Moulin Diabolique » (1979)
L’œuvre comprend six séquences toutes dotées d’un sens dramatique, musical et architectonique indépendant du contexte.
Leur place dans l’ensemble de la composition — sauf les séquences 2 et 6 — ne découle d’aucune nécessité absolue. La matière de base de cette œuvre est constituée par les commandements unitaires de langues différentes ainsi que par les sons (voix) d’un groupe humains (les soldats). Ces derniers — en admettant que le commandement implique une contrainte — peuvent être soit la réponse unique à cette contrainte soit l’accompagner.
Par le montage, on a enlevé aux phrases-commandements leurs sens de la discipline militaire en approfondissant le grotesque et l’épouvantable contenu du commandement. […]
La possibilité d’identification de la sources du son (la parole = commandement avec ses valeurs sémantiques, sémiotique et d’association), la structure formelle de la composition doit rappeler à l’auditeur l’existence à ses côtés de ce Moulin Diabolique qu’est la guerre. Moulin qui tourne inlassablement depuis des milliers d’années — et pour combien de temps encore ?
J’ai dédié cette œuvre à ma fille Kamila-Maria.
(E.R.)

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L’idée directrice de la série Traces est d’exhumer des archives du GRM des musiques courtes, oubliées ou méconnues. Dans ce troisième volume, regroupant des pièces antérieures à 1980 sont présentées des œuvres de quatre compositeurs venus d’horizons géographiques et musicaux très différents. En plus de refléter l’extraordinaire vitalité de l’expérimentation musicale d’une période révolue, Traces ambitionne de rendre une audibilité à ces musiques qui, pour certaines, n’ont jamais été éditées.

Christian Zanési & François Bonnet, Paris, 2014

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Charles Clapaud « Ruptures » (1978)
The idea of the break (rupture) as a disruptive phenomenon should be integrated into discourses and perceived musically: to break the silence, a matter, shapes, plans...
In this musical piece, two main parts can clearly be identified: In the first part, the chaotic activity of the sound material (crumbled, fragmented, discontinuous forms) blossoms into a static burst. A sustained deep tone settles within a sort of "Cadence" and highlights a solo sequence of discontinuous sound “lines”. The entire sound spectrum then erupts, abruptly interrupted by three loud blasts.
In the second part, the fragmented form unfolds as a whole initial sequence, followed by a second one where other forms overlap in a kind of sound collage that induce emergence phenomena. The piece ends as a sharp break.
(C.C.)

Janez Matičič « Hypnos (extrait de Trois Visions) » (1975)
This non-progressive piece is composed of several sequences, each introducing an additional element and ending with a twist. A quiet swaying from one framework to the next constantly defines the sound quality of the piece, just like blurry visions tantalize the dreamer one after another. (J.M:)

Servio Tulio Marin « Impresiones Fugitivas » (1976)
This piece is based on the process of sound as a solid material. The shape and height of a concrete, granular texture (very similar to white noise) are being transformed. Whilst still unfolding, this process is being interrupted at several stages by various interfering elements with opposite natures. This gives rise to a complex dialogue between distinct materials, like a counterpoint expressed through sound spatialization. (S.T.M.)

Eugeniusz Rudnik « Moulin Diabolique » (1979)
The work consists of six sequences which all possess a dramatic, musical and architectonic sense independent from the context.
Their position in the composition as a whole -- apart from sequences 2 and 6 -- is not derived from any absolute necessity.
The basic material of this work consists of military orders given in different languages and of the sounds (voices) of a human group (soldiers). These – assuming the order implies a constraint – can either be the single answer to such a constraint or they can accompany it.
Through editing, the sense of military discipline was removed from the ordering sentences, thus enhancing the grotesque and terrible content of the order itself. [ ... ]
The possibility of identifying the sound sources (speech = order with its semantic, semiotic and associated values), the formal structure of the composition is to remind the listener of the constant presence by his side of the Evil Mill (Moulin Diabolique) of war. A mill that has been turning on and on for thousands of years – and for how much longer?
I dedicated this work to my daughter Kamila Maria .
(E.R.)

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The main idea behind the Traces series is to excavate short, forgotten or ignored pieces of music from the GRM Archives. This third volume, gathering pieces from before 1980, features the works of four composers from very different geographical and musical backgrounds. In addition to echoing the extraordinary vitality of musical experiments from a bygone era, Traces aims to give some audibility to music pieces which, in some instances, are being released for the very first time.

Christian Zanési & François Bonnet, Paris, 2014