GRM Works 1957-1962 cover art

REGRM 007 / Iannis Xenakis

GRM Works 1957-1962

  • 1.1. Concret PH (2:41)
  • 1.2. Orient-Occident (11:10)
  • 1.3. Diamorphoses (6:55)
  • 2.1. Bohor (21:50)

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VINYL REPRESS AVAILABLE FOR PRE-ORDER. SHIPS END JULY

Digital Transfer: Jonathan Fitoussi

Cut by Rashad Becker at Dubplates & Mastering, Berlin, January 2013

Layout: Stephen O'Malley

Translations: Valérie Vivancos

Coordination GRM: Christian Zanési & François Bonnet

Executive Production: Peter Rehberg

Remerciements : Françoise & Mâkhi Xenakis

Concret PH (1958)
Bruxelles, 1958 : Exposition Universelle. L’industriel Philips commande à Le Corbusier le célèbre « Pavillon Philips » : « je vous ferai un poème électronique, déclara-t-il. Tout se passera à l'intérieur : son, lumière, couleur, rythme ». C’est Iannis Xenakis qui réalise le schéma architectural et compose « Concret PH », qui devait préparer psychologiquement le public au spectacle élaboré à l’intérieur, accompagné d’une musique de Varèse.
Les 400 haut-parleurs qui tapissaient la coque devaient remplir l’espace par la scintillation sonore de « Concret PH », réaliser une émanation commune de l’architecture et de la musique, conçues comme un tout : la rugosité du béton et son coefficient de frottement interne trouvaient comme un écho dans le timbre des scintillations.

Orient-Occident (1960)
L’œuvre fut à l’origine composée pour un film d’ Enrico Fulchignoni pour l’UNESCO. Le film décrit une visite du musée invitant à la comparaison d’objets d’art produits par diverses cultures et mettant en évidence leur interaction depuis la plus lointaine antiquité.
D’un point de vue abstrait, le compositeur considère cette œuvre comme une solution au problème de la recherche de moyens de transition fortement diversifiés, destinés à relier un type de matériau à un autre. On assiste en effet à une gradation variée des mutations, entrecroisements, superpositions, cross-fading, déplacements soudains, points de jonction dissimulés.

Diamorphoses (1957-58)
Continuité et discontinuité dans l’évolution, voilà deux aspects de l’être, en opposition ou en communion. Dans les « Diamorphoses », cette antithèse, a été travaillée dans les passages de certaines sonorités à d’autres très opposées, mais tout spécialement dans des organisations de variations continues des hauteurs moyennes ou « statistiques ».

Bohor (1962)
Bohor ou Bohort l’Exilé, cousin de Lancelot du Lac, appartient au cycle médiéval du roi Arthur et des Chevaliers de la Table Ronde. « Bohor » est dédié à Pierre Schaeffer. C’est volontairement que l’auteur n’a donné aucune indication descriptive à propos de son œuvre, laissant à l’auditeur le soin d’y choisir lui-même un itinéraire imaginaire Pour cette édition, nous avons choisi la version révisée en 1968 par Iannis Xenakis lui-même, version à ce jour inédite.

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Bien que Iannis Xenakis n'ait jamais fait de la 'musique concrète" dans le sens où Pierre Schaeffer l’entendait, le GRM a été le lieu d’expérimentation pour sa pensée sur le son et les structures sonores. Les œuvres composées entre 1958 et 1962, font preuve d’une audace tout aussi avancée que son approche orchestrale.
Les relations entre Schaeffer et Xenakis ont été tendues plus d’une fois, mais avec une reconnaissance réciproque et un respect vis à vis de l'approche musicale de l'ailleurs, « Bohor » lui est dédiée, comme en témoigne la lettre envoyée par Xenakis le 8 octobre 1968 : « Cher Pierre, j'ai décidé de te dédier Bohor par amitié et par reconnaissance pour ton apport à la musique. Je souhaite que ceci te fasse plaisir ». Schaeffer trouvait l'œuvre démesurée en termes d'intensité, mais il a apprécié la dédicace.
Les quatre œuvres proposées ici, toutes réalisées au GRM, témoigneront, à n’en pas douter, de la volonté expérimentale et du caractère proprement « physique » de la musique de Xenakis, en tant qu’elle offre à l’auditeur une expérience d’écoute d’une rare intensité.

(François Bonnet & Christian Zanési)

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Concret PH (1958)
Brussels World Fair, 1958 : The industrialist Philips commissioned Le Corbusier's famous "Philips Pavilion": "I'll create an electronic poem for you, he said. Everything will happen inside: sound, light, colour and rhythm." Iannis Xenakis designed the architectural blueprint and composed "Concret PH", meant to psychologically prepare the public to the show created inside, accompanied by a musical piece by Varese.
The 400 speakers that lined the inner shell were meant to fill the space through the sound sparkles of "Concret PH" and achieve a joint emanation of architecture and music, conceived as a whole: the roughness of the concrete and its internal friction coefficient found an echo in the timbre of the sparkles.

Orient-Occident (1960)
The work was originally composed for a film by Enrico Fulchignoni for UNESCO. The film describes a visit to the museum suggesting to compare artefacts produced by various cultures and highlighting their interaction that dates back to the most ancient times.
From an abstract point of view, the composer regards this work as a solution to the problem of finding highly diversified means of transition, meant to link a type of material to another. One indeed witnesses a varied gradation of mutations, interplays, overlaps, cross-fading, sudden shifts and hidden junction points.

Diamorphoses (1957-58)
Continuity and discontinuity within evolution, here are two aspects of the being, whether in opposition or in communion. In "Diamorphoses" this antithesis was worked on in the sections of some sounds strongly opposed to others, and particularly in organisations of continuous variations of average or "statistical" heights.

Bohor (1962)
Bohor (referring to Bors the Younger, Lancelot's cousin), is a character from the medieval cycle of King Arthur and the Knights of the Round Table. “Bohor” is dedicated to Pierre Schaeffer. The author deliberately abstained from giving and descriptive information on his piece, letting the listener choose an imaginary route for himself. For this release, we have chosen the 1968 version, revised by Iannis Xenakis himself and as yet not made available to the public.

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Even though Iannis Xenakis never made "musique concrète" in the sense given by Pierre Schaeffer, the GRM was a locus for experimenting with his ideas about sound and sound structures. The works, composed between 1958 and 1962, show a boldness as advanced as in his orchestral approach.
The relationship between Xenakis and Schaeffer was often tense. It nevertheless entailed mutual recognition and respect towards each other's musical approach. Moreover, "Bohor" is dedicated to Schaeffer, as evidenced by the letter Xenakis sent him on October 8th, 1968: "Dear Pierre, I have decided to dedicate Bohor to you, out of friendship and gratitude for your contribution to music. I hope you are pleased with this." Schaeffer found the piece disproportionate in terms of intensity but was indeed pleased by the dedication.

The four pieces presented here, all produced at the GRM, undoubtedly demonstrate the experimental intent and the strictly "physical" character of Xenakis' music, in that it provides the audience with a listening experience of a rare intensity.

(François Bonnet & Christian Zanési)